Avec la montée de l'Internet, les patients ont un meilleur accès à l'information et peuvent ainsi comparer différents traitements et médicaments. De plus, les réseaux sociaux donnent aux patients et aux soignants la capacité de communiquer et de partager leurs expériences. Plus d’information, plus d’investissement, des communautés qui se développent : le patient est devenu plus « intelligent» dans sa consommation et change ainsi le jeu de l’industrie pharmaceutique. L’efficacité du produit n’est plus le seul enjeu. En effet, les patients attendent aujourd’hui de meilleurs services, plus personnalisés, à moindre coût et pour de meilleurs résultats. De plus, l'avènement de l'Internet des objets et la nécessité croissante de la gestion des données a donné naissance à un nouveau venu sur le marché de la santé : le Health IT. Les acteurs historiques majeurs de la pharmacie et des biotechnologies n’ont donc que peu de temps pour repenser leur approche et répondre aux attentes des patients d'aujourd'hui.
Le groupe pharmaceutique AstraZeneca a organisé des ateliers avec des intervenants clés pour définir ce que représente l’approche « patient-centric ». Cette proposition a été validée via des patients du réseau en ligne PatientsLikeMe :
« Mettre le patient au coeur d’un engagement ouvert et soutenu, respecter la souffrance et donner, avec empathie, la meilleure expérience et le meilleur résultat pour cette personne et sa famille ».
Cette définition met l'accent sur cinq critères clés :
Le but est de fournir une meilleure approche thérapeutique grâce à la compréhension du patient avec une expérience et des résultats optimaux pour les patients et leur famille.
Le patient a longtemps été le destinataire passif de soins médicaux sans être impliqué dans la recherche. Ce n’est que depuis l'adoption du Code de Nuremberg en 1947 qu’il doit donner son consentement volontaire et éclairé lorsqu'il est le sujet de recherche.
De plus en plus de patients sont aujourd’hui des partenaires actifs dans la définition et la priorisation de la recherche. Le développement de médicaments a désormais un processus clair, organisé et flexible, qui prend beaucoup plus en compte les retours des patients qu’auparavant. En outre, la FDA s'assure aujourd’hui que la participation des patients fait partie intégrante du process de décision : programmes de consultation des patients pour le développement de médicaments (DDPCP), programme de représentants des patients (PRP), etc. Le patient passe ainsi du statut de "sujet" à celui de "consommateur".
De plus, les patients et les soignants sont plus engagés avec les fournisseurs de soins de santé. Grâce aux réseaux sociaux, ils partagent leurs expériences avec d'autres patients qui cherchent à échanger sur leur cas ou en savoir plus sur les différents traitements disponibles.
59% * des entreprises ont fait du « patient centricity » une priorité absolue en 2018. Dans cette perspective, elles mettent en œuvre des stratégies de co-création, étudient en profondeur chaque parcours patient, organisent mieux les soins et visent une utilisation intelligente des données et des dispositifs connectés. Il s’agit d’un véritable défi pour les fabricants de produits pharmaceutiques.
Mais être « patient-centric » n'est pas aussi simple qu'il n'y paraît. Il s’agit tout d’abord de changer la donne existante et, par conséquent, de faire quelques ajustements dans les équipes qui aideront les employés à comprendre l'expérience holistique des patients.
Les entreprises pharmaceutiques doivent donc installer une nouvelle culture qui intègre le fait que le succès n'est possible que grâce à la coopération. Dans cette perspective, la plupart des entreprises ont déjà commencé à mettre en œuvre un programme centré sur le patient. Il est plus que jamais indispensable de combler le fossé séparant les professionnels biopharmaceutiques des personnes vivant avec une maladie.
En outre, avec la transformation numérique globale des industries et un patient très actif sur Internet, passer à un écosystème centré sur le patient représente un nouvel état d'esprit à développer. En effet, les entreprises du secteur de la santé ont l’habitude de communiquer avec les patients d'une manière impersonnelle, notamment via des campagnes média de masse.
Certains nouveaux venus dans le secteur (wearables, applications mobiles, Health IT, etc.), qui se situent en dehors du marché traditionnel de la santé, évoluent rapidement pour répondre aux nouvelles attentes des patients. Les entreprises pharmaceutiques doivent donc réfléchir rapidement et élaborer de nouvelles stratégies pour améliorer leur démarche « patient-centric » :
Être centré sur le patient implique de fournir des solutions qui créent une chaîne d'approvisionnement fiable : cela garantit que les patients obtiennent les bons médicaments, au bon moment et dans les bonnes conditions.
La démarche « patient centric » a donc un impact important sur la chaîne du froid pharmaceutique et la gestion du marketing des produits. Il s’agit de :
Les emballages isothermes pour médicaments sont donc conçus de concert avec les patients, les experts en conditionnement à température contrôlée et les services de marketing pharmaceutique. Cette conception a pour point de départ des entretiens permettant de comprendre le traitement et les besoins du patient. L'emballage isotherme doit en effet non seulement garantir la sécurité et l'efficacité du produit (contamination de l'environnement, stabilité du produit, chocs, lumière, etc.), mais également intégrer des exigences telles que :
La conception globale d'un emballage isotherme doit donc également inclure les caractéristiques physiologiques, physiques et sociales des patients ciblés. Ainsi, l’'innovation centrée sur le patient dans l'emballage isotherme dépasse aujourd’hui les exigences de la FDA pour offrir une meilleure expérience utilisateur.
"Nous vivons dans un monde de plus en plus façonné par l'intervention humaine où le design d’un objet va permettre ou non son usage par tous."
Clarkson et Coleman, 2015